Les crédits d'impôt sur les intérêts d'emprunts immobiliers ne concerneront que "les ménages qui ont signé un acte d'acquisition depuis le 6 mai 2007", a annoncé Christine Lagarde vendredi. La rétroactivité de la mesure promise par Sarkozy restera donc lettre morte. Et les mesures de substitutions annoncées par la ministre de l'Economie ne suffiront pas à masquer l'échec présidentiel.
Christine Lagarde a annoncé que les crédits d'impôts sur les intérêts immobiliers ne seraient pas rétroactifs. (Maxppp)
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Croissance: On est loin du compteSa promesse n'aura donc pas été tenue. Pendant sa campagne électorale, Nicolas Sarkozy avait annoncé sa volonté d'offrir aux ménages français un crédit d'impôt rétroactif sur les intérêts d'emprunts immobiliers contractés ces cinq dernières années. Retoquée par le Conseil constitutionnel le 16 août, la promesse du chef de l'Etat est maintenant officiellement enterrée. Pour mieux faire passer la pilule, un dispositif complémentaire était annoncé. Présenté ce vendredi par Christine Lagarde, il prévoit notamment un doublement des crédits d'impôt la première année par rapport à ce qui était annoncé dans la première mouture du texte. Mais uniquement pour ceux qui ont acquis leur propriété après le 6 mai.
Mettre en conformité ses actes avec ses paroles. Ce leitmotiv qui collait à la peau de Nicolas Sarkozy est donc mis à mal. La faute au Conseil constitutionnel: "A ceux qui me reprocheront de n'avoir pas tenu ma promesse, je répondrai: 'Adressez-vous au Conseil constitutionnel'", déclarait alors le chef de l'Etat en réaction au rejet du texte. Le cadeau fiscal promis par Nicolas Sarkozy aux créditeurs ayant contracté un prêt pour une résidence principale restera en effet dans son emballage. Venue présenter devant la presse les nouvelles mesures censées combler le refus du Conseil constitutionnel, Christine Lagarde aura fait illusion quelques minutes. Après avoir rassuré son monde sur la crise financière qui frappe actuellement le marché américain - "notre secteur bancaire est sain et l'on peut s'en féliciter" -, la Ministre de l'Economie et des Finances s'attaquait ensuite au délicat sujet des crédits d'impôt.
"Nous doublons la déductibilité des intérêts d'emprunts"
Censé favoriser l'accès des ménages à l'achat d'une résidence principale, le crédit d'impôt sur les intérêts d'emprunts ne sera donc accessible que pour les propriétaires ayant acquis leur bien après le 6 mai. Pour eux, le gouvernement a décidé de frapper fort: "Nous doublons la déductibilité des intérêts d'emprunts", a expliqué Christine Lagarde, avant de préciser la portée de cette mesure: "Au lieu que ce soit 20% dans les cinq premières années, ce seront 40% des intérêts d'emprunt qui donneront droit à un crédit d'impôt", a-t-elle précisé. Désireuse de bien faire comprendre l'importance du cadeau offert aux nouveaux propriétaires, qui coûtera 840 millions d'euros en 2008, l'éphémère ministre de l'Agriculture et de la Pêche s'est voulue pédagogue: "Pour un célibataire, l'avantage maximal en terme de crédit d'impôt sera de 1500 euros la première année et pour un couple sans enfant, il sera de 3500 euros", a-t-elle expliqué.
Un coup de pouce important est donc accordé la première année, la plus délicate pour les nouveaux accédants à la propriété. Mais après cet effet d'annonce, Lagarde était obligé de préciser que "cette nouvelle mesure [ne] s'appliquera [qu'] à tous les ménages qui ont signé un acte d'acquisition depuis le 6 mai 2007." Une grosse désillusion pour des milliers de ménages français qui pensaient eux-aussi pouvoir bénéficier du cadeau fiscal présidentiel. Et un premier échec personnel pour Nicolas Sarkozy.
La France "va tenir ses objectifs de croissance de 2007 et 2008"
Soucieux de minorer la portée de ce bémol présidentiel, Laurent Wauquiez, porte-parole du gouvernement, a rejeté la faute sur le Parti socialiste, arguant que c'est lui qui a saisi le Conseil constitutionnel et donc privé les Français d'un cadeau fiscal d'une plus large portée. "On en prend acte (...) Ensuite chacun prend ses responsabilités.
Et pour conclure, Christine Lagarde a assuré que la France "va tenir ses objectifs de croissance de 2007 et 2008. Nous nous y sommes engagés auprès de nos partenaires européens et on s'y tiendra." Reste maintenant à savoir si cette promesse sera, elle, tenue.
Sujet: Pour les nouveaux propriétaires et les autres, entre autre 
