Chris Administratrice
Date d'inscription : 24/10/2004 Nombre de messages : 51058 Age : 46 Localisation : Orléans Âge des enfants : 15 ans, 7 ans, 6 ans & 3 ans Age du couple : Divorcée depuis le 15/11/2010 Noms des enfants : Alicia, Flora, Sofian & Célia
| Sujet: Le gouvernement propose de remplacer les profs absents par des étudiants non diplômés Ven 22 Jan - 23:08 | |
| REPORTAGE - Dans le cortège de la manifestation parisienne, les critiques contre la politique actuelle fusent...
En descendant du métro, une horde de gendarmes attend les manifestants. Place de la République, à Paris, des banderoles profèrent des messages tels que: «services publics dépecés», «sarko confiance 0», «les banquiers au karcher, pas la fonction publique». Jeudi 21 janvier, la manifestation qui rassemblait plusieurs secteurs de la fonction publique dans les rues de la capitale portait de nombreuses revendications.
L'éducation nationale en force
Les professeurs étaient nombreux dans le cortège pour exprimer leur mécontentement. «Nos classes sont surchargées, notre temps de travail est en constante augmentation, explique la directrice d'une école ZEP. L'objectif de supprimer des milliers d'enseignants est très inquiétant. Et pour pallier le manque d'effectif, le gouvernement propose aujourd'hui de remplacer les profs absents par des étudiants non diplômés. C'est une honte.»
Dominique, professeur d'histoire-géo au collège Buffon (Paris 15ème), réprouve quant à lui «l'accroissement des pouvoirs des chefs d'établissements, notamment en termes de gestion du personnel. Ce système nous incite à leur lécher les bottes».
2.500 euros en fin de carrière
La réduction drastique des postes est un sujet qui revient régulièrment. Véronique, directrice d'une école maternelle dans le Var, témoigne: «A cause du virus H1N1, une maîtresse a été absente durant une semaine, et à défaut de trouver un remplaçant, sa collègue a eu la responsabilité de deux classes.»
Les salaires bas sont également au coeur des revendications. François, un professeur d'anglais au collège, revendique une revalorisation des revenus. «En fin de carrière, je gagne 2500 euros, et j'ai un bac+5. C'est inadmissible», lance-t-il.
Une réflexion sur le rôle de l'université nécessaire
La fac avait également une place de choix dans le cortège. Pour Hélène, professeur de Lettres, c'est tout le système universitaire qui est à revoir. Elle dénonce la logique de rentabilité, l'évolution d'une institution qui, sous couvert de professionnalisation, devient «une espèce de guichet à estampiller les exigences des entreprises».
Les jeunes aussi défilent. «L'Etat se désengage de l'enseignement supérieur. Le prix des restaurants et des logements universitaires augmentent constamment», déplore Lucas, étudiant en math à Paris VI.
Un manque d'effectif qui nuit à la qualité des soins
L'hôpital aussi est dans la rue. «En plus des revalorisations salariales et l'arrêt des fermetures des hôpitaux de proximité, nous voulons un recrutement massif. A cause du manque d'effectif, nous finissons par mal soigner les gens», regrette Nicolas, infirmier à l'hôpital Saint-Anne (Paris 16ème).
En fin de cortège, Franck, agent territorial dans le traitement de l'eau, explique pourquoi il est dans la rue, malgré un taux d'alcoolémie manifestement élevé. «Je m'oppose à la restructuration de l'administration, et la mobilité que le gouvernement veut nous imposer. Pour nous, cela signifierait la baisse des primes, des avantages, ainsi qu'un éloignement géographique de nos familles».
Marion Lippmann | |
|