11.000 postes seront supprimés dans l'Education nationale au budget 2008 parmi les 30.000 à 40.000 départs à la retraite.
APRÈS un long suspense estival sur l'importance du « dégraissage » - les estimations oscillaient entre 8 000 et 17 000 -, c'est finalement 11 200 postes qui seront supprimés dans l'Éducation nationale au budget 2008. Le ministre Xavier Darcos a gagné le bras de fer qui l'opposait à Bercy. Mais la contribution de l'Éducation nationale reste importante : les réductions d'effectifs annoncées pour l'an prochain correspondent à l'équivalent de toutes celles déjà effectuées entre 2004 et 2007.
→ Quels sont les postes supprimés dans le budget 2008 ?
Quelque 11 200 postes seront supprimés dans l'Éducation nationale au budget 2008 sur les 30 000 à 40 000 personnes qui partiront à la retraite. Dans 80 % des cas, il s'agira d'enseignants. Le second degré (collège et lycée), qui continuera à perdre des élèves (environ 25 000), est le plus visé : 1 500 emplois y seraient supprimés au titre de la baisse de la démographie scolaire, 1 700 au titre de la rationalisation des professeurs remplaçants et des enseignants en surnombre. Des suppressions d'emplois administratifs sont aussi prévues. L'enseignement privé n'est pas épargné et perd 1 400 postes. Quelques créations de postes nettes sont en revanche attendues dans le premier degré (maternelle et primaire) : 750 créations de postes accompagneront la hausse du nombre d'élèves (25 000 enfants).
→ Comment le gouvernement entend-il organiser ces réductions ?
Xavier Darcos l'a dit : une partie des suppressions de postes devrait être compensée par une plus grande « rationalisation des études » avec une meilleure offre d'options. Selon le ministre, on compterait ainsi trop de professeurs d'allemand ou de portugais sans élèves. L'allégement des emplois du temps est «d'autant plus nécessaire » qu'«il n'y a pas de corrélation entre le temps passé et la réussite », assure-t-il. « Comme tous les pays, la France doit rationaliser les études, avec plus de suivi individuel et moins d'options », dit-il. Faride Hamana, président de la FCPE, principale fédération de parents d'élèves, juge que supprimer des heures d'enseignement pour réduire le coût du système éducatif n'est « pas un bon calcul ». En revanche, « le coût du redoublement est excessif. Si l'on arrivait à les supprimer ou à les réduire, on aurait un coût moins élevé du système éducatif », estime-t-il.
→ Les études dirigées promises par Nicolas Sarkozy entrerontelles en vigueur malgré tout ?
La seule généralisation des études dirigées dans les collèges entraînera pour 2008 une facture de 140 millions d'euros. Cela correspond à 3 500 des suppressions de postes envisagées. Cette mesure phare de Nicolas Sarkozy concernera dans un premier temps uniquement des collèges de zones d'éducation prioritaires. Les professeurs seront payés en heures supplémentaires pour encadrer les élèves. Les syndicats attendent par ailleurs l'ouverture de discussions sur la « revalorisation de leur statut », promise par le candidat : « Je me demande cependant si Xavier Darcos dispose de réelles marges de manoeuvre financières... », souligne Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU.
→ Les professeurs descendront-ils dans la rue ?
Les principales fédérations de l'Éducation se réuniront jeudi prochain pour en débattre. Le Snes, principal syndicat du secondaire, promet une réponse à ce qu'il appelle une « agression ». Gérard Aschieri reste cependant prudent sur la possibilité d'une mobilisation d'ampleur : « On ne sait pas aujourd'hui ce que pensent nos collègues. Nous attendons la rentrée pour les sonder. Ces suppressions de postes sont très importantes mais le gouvernement a aussi supprimé le décret Robien (qui allongeait le temps de travail des enseignants sans contrepartie financière). Un geste sans doute apprécié. » Selon Patrick Gonthier, secrétaire général de l'Unsa, si un mouvement social se met en route, « ce sera après la rentrée ». Les syndicats se partagent entre une forme de soulagement et une forte grogne. Au cours de l'été, ils ont en effet pensé que la coupe pourrait approcher les 15 000 postes. Gérard Aschieri considère que le chiffre final annoncé constitue une « victoire » du ministre de l'Éducation sur Bercy. Mais la pilule reste dure à avaler : « Après la purge, c'est la saignée », considère ainsi le Sgen-CFDT. « C'est quand même une régression jamais vue dans l'Éducation nationale, cela correspond, en une fois, au total des suppressions mises en oeuvre entre 2004 et 2007 ! », commente Luc Bérille (SE-Unsa).
Sujet: A nos enfants .... 
ici de 5 a 12 ans ils ont environ 1012h par année scolaire et de 12 a 17 ans c'est 1100h 