Une députée UMP veut faire interdire la fessée, Xavier Bertrand s'y opposeLa députée UMP Edwige Antier va déposer une proposition de loi visant à interdire les châtiments corporels, dont la fessée, a-t-elle annoncé dimanche dans Le Parisien/Aujourd'hui en France.
AFP/Archives
Le secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand, s'est opposé dimanche à cette proposition.
"Qu'Edwige Antier s'exprime en tant que pédiatre, c'est son droit, elle a sa conception des choses. Mais des lois sur tout, partout, ça va bien...", a-t-il déclaré sur BFM.
"En plus, une loi qui rentre dans la sphère privée pour dire +on interdit la fessée+, qui intervient à la place des parents, non là, je crois qu'il ne faut pas aller trop loin. Il ne faut pas trop de lois. La responsabilité parentale est pour moi un des fondements de notre société", a insisté M. Bertrand.
Mme Antier a annoncé dimanche dans Le Parisien/Aujourd'hui en France qu'elle allait déposer une proposition de loi visant à interdire les châtiments corporels, dont la fessée, arguant que "plus on lève la main sur un enfant, plus il devient agressif".
"Plus on lève la main sur un enfant, plus il devient agressif", a-t-elle déclaré au quotidien en rappelant qu'en 2008, le Conseil de l'Europe a appelé ses Etats membres à interdire la fessée et que "18 Etats l'ont déjà fait".
"On ne peut plus laisser entendre que ce n'est pas grave ou, même pire, que ça a une vertu éducative alors que c'est exactement le contraire", selon l'élue de Paris, par ailleurs pédiatre.
"Il ne s'agit pas d'envoyer les parents en prison ni de les en menacer", a ajouté Mme Antier, qui ne propose pas d'inscrire l'interdiction de la fessée dans le Code pénal mais, "comme en Allemagne", dans le Code civil.
"L'article serait lu aux parents lors du mariage. Une loi, c'est dire que l'Etat pose une interdiction. Et la faire connaître, c'est changer les mentalités. Quand la Suède a interdit (la fessée) en 1979, 70% des parents y étaient opposés. Aujourd'hui, ils ne sont plus que 10%", fait-elle valoir.
Une fois sa proposition de loi officiellement déposée sur le bureau de l'Assemblée nationale, rien ne garantit qu'elle soit débattue en séance publique et, a fortiori, votée.
Pour que l'interdiction de la fessée devienne effective, il faut en effet d'abord que le texte de Mme Antier soit inscrit à l'ordre du jour par le groupe UMP ou le gouvernement puis voté dans les mêmes termes par l'Assemblée et le Sénat.